LUTTE - Luc Nicolaï sur son conflit avec Eumeu Sène : «Le Cng n’a pas joué franc jeu»


Invité de l’émission Arène sénégalaise de la radio Xew Xew Fm de Mbour ce week-end, le promoteur de lutte Luc Nicolaï n’y est pas allé du dos de la cuillère pour fustiger la démarche du Cng de lutte dans le contentieux l’opposant à Eumeu Sène. Le natif de la Petite-Côte s’est également prononcé sur les autres affiches ficelées cette saison, tout en révélant avoir signé un contrat avec la Rts et la 2STv, pour la présente saison.
COMBAT EUMEU-MODOU LÔ
«J’ai l’habitude de monter des combats. Je peux même dire que la manière dont j’ai monté le combat Eumeu Sène-Modou Lo est plus claire que celle de Yékini-Balla Gaye 2. Ce que je peux dire sur ce combat, c’est qu’à l’instant où je vous parle, Eumeu Sène est toujours avec son avance. D’ailleurs lorsque nous sommes allés à la Police, c’est cette dernière qui a demandé à ce qu’on fasse la médiation car elle savait que Eumeu Sène n’a pas raison. Nous avions même commencé à trouver un terrain d’entente. C’était en présence de Samba Mangane (Rts), Bassirou Babou (manager de Modou Lô), le commissaire central Arona Sy, le commissaire de la Sûreté urbaine M.r Camara, l’avocat de Eumeu Sène et mon avocat, ainsi que d’autres personnalités. On avait trouvé un terrain d’entente. C’est le lendemain que la situation s’est détériorée. Je ne sais pas ce qui s’est passé et qui a crée ce rebondissement. Ce qui fait que le 8 novembre, c’est-à-dire le lendemain de la tabaski, nous allons nous retrouver devant le juge en audience ouverte. Eumeu Sène a reconnu à la Police que c’est lui qui a mandaté Atta (ancien manager du lutteur). Entre-temps, il a eu un problème avec ce dernier. Il m’a même appelé pour me reprocher de n’avoir pas communiqué sur l’affiche alors que c’était la stratégie qui avait été retenue à la fin de la saison. Ce qui est clair c’est que Eumeu Sène va lutter contre Modou Lô. J’ai ficelé ce combat le 3 mai dernier. Actuellement, ils (les deux lutteurs) détiennent mes 100 millions de francs Cfa. Les enquêtes de la Police sont claires. C’est une question de temps. Le dossier est entre les mains de la Justice.»

YEKINI-BALLA GAYE 2
«Pour monter le combat Yékini-Balla Gaye 2, j’ai mis 300 millions de francs Cfa. C’est le même montant que j’avais utilisé en 2005 pour monter le gala que j’avais organisé. Je me souviens qu’à l’époque, les gens disaient que je vendais de la drogue. J’ai payé pour les deux lutteurs 300 mil­lions. Mais c’est Yékini qui a le plus gros cachet. Cette année, je dé­bu­te ma saison à Mbour comme d’ha­bi­tu­de avec la signature de contrat entre Balla Gaye 2 et Yékini, ainsi que les autres affiches que j’ai montées. Ce sera lors du tournoi des plus de 100 kg avec les Bouba Assurance, Au­gus­te, Usine Dolé entre autres, au stade municipal de Mbour. Cette année, j’ai signé avec la Rts d’abord ensuite avec la 2STv. Ce sont ces deux télévisions qui vont faire la promotion en direct de Luc Nicolai and Co. Concernant le tournoi des plus de 100 kg, nous allons l’organiser en dé­cembre. Nous allons débuter par Mbour et ce sera en présence des lutteurs. La signature des affiches aura lieu ici dans la capitale de la Petite-Côte. Cet évènement sera rehaussé par la présence de Yékini, Bom­bar­dier, Balla Gaye 2, Eumeu Sène, Mo­dou Lô et Tapha Tine. Mais nous al­lons tout faire pour éviter les dérapages comme lors de la signature de contrat entre Balla Gaye 2 et Modou Lô.»

RETROUVAILLES AVEC BOMBARDIER
«Nous avons eu à travailler ensemble avec Bombardier. C’est mon frère. Nous avons eu par le passé des désaccords. Ce qui est normal car même entre un père et son fils des problèmes existent souvent. Il y avait donc une incompréhension. Il a réussi à se faire un chemin dans l’arène, moi aussi j’ai réalisé pas mal de choses dans la lutte, de mon côté. Nos chemins se sont croisés à nouveau. C’est ce qui fait que j’ai organisé son combat contre Tapha Tine. Bombardier est un lutteur que j’estime beaucoup et je sais que l’affiche que je viens de finaliser pour lui face à Tapha Tine est un grand combat. Je sais qu’il va l’honorer pour le bonheur des Mbou­rois. C’est vrai qu’entre Bom­bar­dier et moi, il y avait un flou. Mais je crois que tout est rentré dans l’ordre.»

PROGRAMME NOUVELLE SAISON
«Aujourd’hui beaucoup de jeunes lutteurs espèrent avoir un combat. Je vous promets que cette année, nous allons faire lutter 350 lutteurs au niveau de la lutte simple. A cela, il faut ajouter les affiches de la lutte avec frappe parce que j’entends les jeunes lutteurs dire : «Ma mère est fatiguée et j’espère lui donner du bonheur à travers la lutte.» Je sais combien gagnent ces lutteurs qui font les deuxièmes combats. Aujourd’hui, il faut que l’Etat réfléchisse parce que nous sommes dans une situation extraordinaire, car le Sénégal compte plus de 200 écuries avec plus de 120 lutteurs qui font 120 kg et qui s’entraînent nuit et jour. Mais si ces lutteurs n’ont pas de combat, qu’est-ce qu’ils vont faire ? C’est pourquoi, l’Etat doit intervenir car le risque que nous prenons est grand. Injecter des centaines de millions dans des évènements où il n’y a presque aucune sécurité, sans oublier la forte pression que vit le promoteur. Si un lutteur meurt tu es foutu. L’Etat doit intervenir au lieu de ne s’intéresser qu’à prélever des taxes. Nous continuons à organiser parce que nous aimons le challenge. Il n’y a aucune garantie. Si un lutteur ne peut plus payer qui va te rembourser ? J’ai perdu 48 millions lors du combat Balla Bèye 2-Yékini lors de leur deuxième combat. Et si j’étais quelqu’un d’autre, j’allais tourner le dos à la lutte depuis le combat Tyson-Mor Fadam.»

RELATION AVEC LE CNG
«Sur le combat Eumeu-Modou Lô, je voulais déplorer une chose : c’est que le Cng ne s’est même pas prononcé car il ne joue pas franc jeu. Mais ils ne peuvent rien contre moi. Si le Cng dit que nous ne sommes pas venus régulariser ce combat, il oublie que ses portes sont fermées en fin de saison. Donc si on monte un combat en fin de saison, nous ne pouvons voir qu’un huissier. C’est ce que nous avons fait pour valider le combat. Par contre si c’était en pleine saison, c’est à leur niveau qu’on allait régulariser le combat. Je n’ai pas de problème avec le Cng, même si parfois il me fait des crocs-en-jambe ; ce qui ne m’ébranle pas du tout. Vous savez, dans cette histoire, il y a eu une affaire de sponsors. Si le problème demeure, c’est parce que l’un des gros sponsors de l’arène n’entend pas perdre cette affiche. C’est pourquoi il fait tout pour saboter, mais nous avons déjà pris les devants.»


( Le Quotidien )
Mercredi 2 Novembre 2011